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Histoire-Géo Mme Soriano
20 mars 2012

3èm 1er oeuvre d' HDA ( imprimer)

white-crucifixion11Au printemps 1931, Marc Chagall visite la Terre Sainte dans le but de trouver l'inspiration pour son nouveau projet : des illustrations de la Bible. Ce voyage renforce sa foi en Dieu et son optimisme jusqu'au moment où il va en Pologne en 1935. Là, Chagall se heurte à quelque chose d'horrible : la haine contre les Juifs, les démolitions, les incendies des synagogues. Cette violence a un effet énorme sur la peinture de Chagall. Ses thèmes et son style changent : il n'y a plus de tableaux aux scènes joyeuses comme " La vie paysanne " ou " Amoureux Au Bouquet". Ses peintures deviennent sombres et déprimantes, par exemple " Solitude ", " La chute de l'ange ", et " La révolution ". La peinture la plus connue de cette période est " La crucifixion blanche " qui est une illustration des événements de l'époque. Le tableau est organisé en quelques scènes de souffrance et de terreur autour de la croix .

 

Ce tableau porte en germe les ignominieuses atrocités des mois à venir, mais contient aussi les souffrances d’un peuple que les famines et les déchirements intérieurs ont bouleversé au plus haut point. Autour de la croix du supplicié, mort en emportant avec lui les péchés humains, Chagall a organisé différents axes de lecture qui marquent par leur singularité. Scènes de pillage, pleurs mêlés de désillusions, fuite et exil, cette toile témoigne des désappointements de Chagall devant les événements politiques qui grandissent sourdement puis de plus en plus fort autour de lui. Il regarde avec l’impuissance du désespoir les derniers symboles du judaïsme s’éparpiller.

 

Chagall avait une foi inébranlable dans la religion:

 

« Dans ma première jeunesse J’ai été captivé par la Bible. Il m’a toujours semblé Et il me semble encore Que c’est la plus grande source de poésie de tous les temps. Depuis lors, j’ai cherché ce reflet Dans la vie et dans l’art. »

 

Cendras, rencontré à Paris, joue dans l’un de ses poèmes avec cet univers pictural qui imprègne les toiles de Chagall :

 

« (...) La vachère La sage-femme Il y a des baquets de sang On y lave les nouveau-nés

Des ciels de folie Bouches de modernité La tour en tire-bouchon Des mains Le Christ Le

Christ c’est lui Il a passé son enfance sur la croix .


Autre description detaillée:

 

Marc Chagall est un des peintres plus célèbres du vingtième siècle. D'origine juive et russe, il peignait en France pendant l'Occupation allemande. En 1941, il s'est échappé aux Etats-Unis car il était persécuté par le Nazis. 
            Les années 1933 marquent une dépression en Europe : il y a une grande crise économique et un orage politique, particulièrement en Allemagne. Le gouvernement d'Allemagne, contrôlé par Hitler, reproche les problèmes économiques aux Juifs et les persécutions des Juifs commencent. Au début, le nazisme se répand surtout dans la société allemande, mais les notions anti-sémitiques s'étendent parmi les Français aussi. Quelques attaques contre les Juifs ont lieu. 
Au printemps 1931, Marc Chagall visite la Terre Sainte dans le but de s'inspirer pour son nouveau projet : des illustrations de la Bible. Ce voyage renforce sa foi en Dieu et son optimisme jusqu'au moment où il va en Pologne en 1935. Là, Chagall se heurte avec quelque chose d'horrible : la haine contre les Juifs, les démolitions, les incendies des synagogues. 
            La réalité violente a un effet énorme sur la peinture de Chagall. Ses thèmes et son style changent : il n'y a plus de tableaux aux scènes joyeuses comme 
" La vie paysanne " ou " Amoureux Au Bouquet". Ses peintures deviennent sombres et déprimantes, par exemple " Solitude "" La chute de l'ange ", et " La révolution ". La peinture la plus connue de cette période est " La crucifixion blanche " qui est une répartie directe aux événements de l'époque. Le tableau est organisé en quelques scènes de souffrance et de terreur autour de la croix avec Jésus crucifié. Il est situé au centre de la peinture, devant un courant de lumière qui tombe du ciel comme une chute d'eau. La lumière attire l'attention sur le Christ ; la couleur blanche comme arrière fond de la croix lui donne pureté et innocence. Les yeux de Jésus sont baissés tristement comme s'il ne pouvait pas supporter la vue de douleur et de destruction. Ce n'est pas une peinture chrétienne qui symbolise le salut ; l'image de Jésus est un symbole de l'homme juif martyrisé et de la souffrance des Juifs. Le lien entre le Christ et le martyre juif est le rassemblement des objets typiquement juifs : le châle de prière juive, enveloppé autour de la taille de Jésus, l'enroulement de la Torah, et le candélabre juif. Le candélabre a un rôle très important dans cette peinture : il est éclairé et son auréole glorifiante ressemble à celle de Jésus. Le candélabre est au bas du tableau comme s'il était le fondement, le pilier de la foi et de la stabilité. Ces symboles de la religion et culture juives peuvent être retrouvés dans beaucoup de peintures de Chagall (" Le Crucifié ", " Descente de croix "). Au dessus de la tête de Jésus, il y a une inscription en hébreu qui dit " Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ". En haut, quatre patriarches Hébreux se lamentent sur le pogrom du village : ils pleurent et prient car ils sont étonnés par la détérioration de l'humanité. La dévastation n'est pas seulement physique ; elle attaque le moral du genre humain. 
            Autour de l'image du Christ il y a des scènes horribles qui dépeignent la souffrance des Juifs. A gauche, les Nazis avec leurs drapeaux rouges attaquent un village qui brûle avec des maisons renversées. Les soldats sont groupés comme une masse sans identité ; ils se poussent comme des animaux sauvages, impatients de détruire et de tuer. Le peintre veut montrer que les soldats allemands sont manipulés par leur gouvernement pour devenir farouches et cruels. Le drapeau rouge est un symbole de la haine et de la folie de la guerre. Les soldats donnent l'assaut au village juif mais ils ne peuvent pas détruire les Juifs. Même si les maisons sont renversées, elles semblent intactes ; il n'y a que quelques fenêtres cassées. Cette représentation qui est physiquement impossible symbolise la solidité de la famille juive. Dans les périodes difficiles, les Juifs ne se séparent pas, ils s'unissent et résistent ensemble contre la souffrance. Le tableau montre une famille de trois personnes qui a perdu sa maison mais qui reste ensemble devant sa tragédie. Derrière eux, un animal est assis devant une chaise vide, en attendant son maître qui est peut-être l'homme tué à coté de la clôture ou une des femmes qui crie sur le bateau. Chagall utilise souvent des éléments fantastiques dans son art ; les images des animaux mythiques et irréels sont trouvés dans des peintures comme " Songe d'une nuit d'été " et " La chute de l'ange ". Dans " La crucifixion blanche " les éléments surnaturels sont les figures qui volent, l'incompatibilité physique des objets - les soldats sont plus grands que les maisons, les maisons intactes sont renversées - et l'organisation générale des scènes. La fantaisie dans l'art de Chagall donne à ses œuvres un sentiment du dynamisme, de l'énergie et de l'éclat de l'image.
La scène avec le bateau est vraiment pénible. Les soldats allemands rient joyeusement pendant que les femmes et enfants terrifiés crient et hurlent. Un Juif peint en rouge tombe, assassiné par les Nazis. Les couleurs sont mats et sombres ce qui crée l'idée de tristesse et de pessimisme. 
            A droite, un Nazi est en train de voler un rouleau de la Torah de la synagogue qui brûle intensément. L'incendie de la synagogue représente l'attentat le plus brutal contre la dignité des Juifs. L'étoile de David et les deux lions avec une couronne, qui sont des symboles traditionnels de la puissance, noblesse, et unité des Juifs, sont en flammes. L'humiliation est énorme, particulièrement quand ils voient les objets saints en or, jetés par terre. Tout est en désordre - une chaise et des écrits sacrés sont déchirés et gaspillés dehors. Même le drapeau russe est en flammes ce qui représente l'importance de la société juive dans le pays. Le message de Chagall, influencé par son origine russe, est simple : la Russie souffre quand les Juifs souffrent. 
            Au dessous, un Juif s'élance vers une Torah qui est détruite par le feu pour la sauver. Son expression est vraiment déplorable parce qu'il comprend que pendant que le rouleau brûle, l'échelle vers Jésus se démolit aussi. L'échelle symbolise le chemin sur lequel les gens doivent marcher pour atteindre le ciel de Dieu. Comme les gens ne peuvent pas reconstruire l'échelle, ils sont voués à la souffrance de la vie terrestre. Le chagrin de cette ruine est souligné par l'image de la femme juive sombre qui porte un bébé dans ses bras. Sa tête est couverte comme l'exige la religion orthodoxe. 
            La dernière scène décrit trois personnes : un homme serre la Torah enroulée contre sa poitrine et il crie quelque chose en regardant l'incendie de la synagogue, un autre hausse les épaules en impuissance, et le troisième pleure. L'image de trois hommes qui ne savent pas quoi faire pour sauver leur village, leurs familles, et leur orgueil montre l'absurdité, la confusion, et l'horreur de l'époque. Sur la peinture originale, Chagall a écrit " Je suis Juif " sur la pancarte de l'homme qui hausse les épaules, et aussi il a peint une swastika sur le drapeau rouge, mais il a effacé les mots et la swastika pour éviter de nouveaux problèmes.
            Le titre " La crucifixion blanche " est essentiel pour déchiffrer la peinture. Le fond du tableau qui dépeint le destin des Juifs est blanc parce que cette couleur symbolise la pureté morale et l'innocence des Juifs. Les couleurs sont fades et sombres avec des éclats colorés occasionnels qui ne suivent pas d'ordre particulier. Le dessin semble dilué, comme s'il était enfoncé dans l'eau. L'image de liquidité évoque l'idée que les notions du bien et mal sont dilués par la folie de la guerre. La violence et la haine ont désorienté tout le monde. Il ne prend pas plus qu'une larme d'une vieille femme ou un haussement d'épaules d'un homme juif pour exprimer la douleur de Chagall - la douleur pour ses amis, pour son village natal, pour sa religion, pour l'humanité.



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